Idée pour une modification de la formation des enseignants, de leurs recrutement

Publié le par guillaume (etudiant passant le CAPEPS)

Aujourd'hui, un enseignant c'est :
    Une licence dans une spécialité, soit trois années de lettres, de math, de bio, ou autre... Une fois que ce Bac+3 est acquis vous pouvez choisir de devenir prof... Pour cela : entrez à l'iufm (institut universitaire de formation des maitres) pour presque un an de formation avec quelques heures de stage puis passez le concours (dates différentes si vous choisissez d'être instituteur du primaire ou prof du secondaire au collège et lycée)... Le concours est raté... à l'année prochaine. S'il est réussi, vous passez en deuxième année pour un stage où vous avez une classe à charge à mi temps, et vous suivez des cours. Au cours de cette seconde année d'IUFM, vous êtes visité par un inspecteur du rectorat qui avec votre tuteur et autres profs décident de vous donner votre poste ou non.

Il y a donc deux étapes pour être titulaires d'un poste d'enseignant : réussir le concours et être accepté par ses pairs.

Le concours a pour mérite de mettre tout le monde sur un pied d'égalité puisque la formation est dispensée par l'éducation nationnale et que le concours à lieu, pour chacune des spécialités, à la même heure dans toute la France. La seconde année de l'IUFM se veut etre le coté pratique de la formation, répondant aux cotés théoriques de la formation de première année et du concours.

Mais et c'est là que le bas blesse, le concours permet non pas à un prof compétent de se retrouver en seconde année mais à quelqu'un qui est « fort à l'école », fort au concours (heureusement il arrive souvent que le bon à l'école soit aussi compétent comme professeur à la suite de quelques années de pratique). Certains étudiants ont seulement vus des enfants au cours de leur stage de première année d'IUFM et non pour seule connaissance sur ces enfants que le peu de théorie qui est dispensée au travers des cours de cette même année.

Le stage de seconde année correspond à un mi temps pédagogique...


La question est donc, est ce que la connaissance du monde scolaire et des enfants s'acquiert en un peu moins de deux ans de théorie partielle et de pratique partielle???


Ma réponse est : certainement pas.

(Il existe toutefois une filière qui priviligie la formation de l'enseignant dès la première année de fac, en Licence 1 (ancien DEUG 1): c'est la filière STAPS (sciences et techniques des activités physique et sportive). Cette filière peut conduire au CAPEPS (certificat d'aptitude au professorat d'Education physique et sportive) par l'intermédiaire, comme toujours, de l'IUFM. Toutefois, pour que les étudiants reçoivent une formation d'enseignant dès leurs premières années, il faut faire le choix de construire les maquettes de formation* dans cette optique. Ceci se faisant au sein de l'université par les enseignants responsables de la formation.

Cela n'est donc pas une règle commune, loin de là.)

*Maquette de formation : repartition des horaires en fonction des matières au sein d'un cursus, d'une année, d'un semestre.


 


    Suite à un voyage au Quebec, je propose de revoir la formation et le recrutement des enseignants en France.

LA FORMATION :

    Formation post-bac, non plus à la fac mais dans des écoles adjacentes de formation des maitres (peu importe le nom). Ces écoles devraient être gérées par l'état au même titre que les filières universitaires. Leurs indépendances vis à vis des facs et universités sont justifiées par l'enjeu qui attrait à la formation universitaire : la recherche et qui ne peut être compatible avec ce genre d'école. Si l'on peut envisager une recherche sur les contenus à enseigner, ou le comment enseigner, etc, ces écoles ne devraient être que des pôles de formation pour ne pas devier de leur fonction initiale au fil des années.

    La durée de cette école pourrait être de 5 ans: soit la durée d'une licence, plus les deux ans d'IUFM.

    Pour les trois premières années : le temps de travail des étudiants devrait se partager entre : formation théorique sur le métier d'enseignant, formation théorique sur une ou plusieurs matières (au choix de l'étudiant, le choix de plusieurs matières ne devant pas entrainer une diminution de la compétence par rapport aux autres étudiants) et stage en établissement scolaire tout au long de l'année. La repartition de ces trois pôles au sein de l'année pourrait être d'un tiers pour chaque. Ces trois pôles doivent être présents à chaque année.

    Pour la quatrième année : Permettre le choix de continuer la formation comme précédement ou commencer une spécialisation sur un public ou un poste en particulier au sein de l'établissement scolaire.

    Pour la cinquième année : Année de stage, un temps complet sous tutorat.

   

    Tous les stages devant être rémunérés au même titres que les stages dans le secteur privée (dans un souci d'égalité entre les jeunes vis à vis de leur formation, peut etre faut il améliorer ces règles...).


LE RECRUTEMEMENT:

Après ces cinq années validées par un système de note des plus scolaires, l'étudiant devra se présenter au rectorat pour faire acte de candidature à un poste d'enseignant dans la ou les matières qu'il a apprises. Ces candidatures seront consultables par les établissements, et le recrutement devra s'effectuer par l'équipe administrative de ceux-ci. Les postes proposés par les établissements ne pouvant etre inférieur à X% du temps complet (pour garantir un salaire minimum équivalent à une moitié ou trois quart du smic). Un temps complet équivalent à une embauche définitive par la fonctin publique, celle-ci devant être validée par le rectorat (une commission de recours devant être envisagée en cas de soucis). Celle-ci ne pouvant avoir lieu dès la première année.


    L'objectif avoué de ce système n'est pas de maintenir les jeunes enseignants dans la précarité avec des morceaux de postes, bien que cela serait le cas, mais plutôt de permettre au système de recruter les professeurs les plus compétents.
    Cette compétence etant acquise au fur et à mesure des stages, construites progressivement tout au long des années d'école contrairement à aujourd'hui où les élèves des néo-titulaires paient le pris d'une formation trop peu soutenue et donc le manque de compétence de ces nouveaux enseignants.
    La précarité de l'individu est le penchant à la stabilité et la compétence du système. Il faut, toutefois envisager de pouvoir passer titulaire si les temps de travail exède par exemple 70% sur quatre ans. (pourcentage à définir)
    De plus je vous rappel que la moyenne d'age au concours externe de la fonction publique de l'éducation nationnale est de 26 ans pour les femmes et de 27 ans pour les hommes (http://www.education.gouv.fr/siac/siac2/stat2006/valeurs_cles/valeurs_ext.htm), et que par la même la précarité actuelle des etudiants qui tente le concours est pire puisqu'il n'ont aucun emploi et qu'il leur est difficile d'en avoir un au regard de la charge de travail demandé par le concours (qui ne reflete en rien une quelconque compétence). La précarité des jeunes enseignants au regard des étudiants actuels seraient donc toute relative, et le système ne s'en porterait que mieux.



Cette proposition a pour but de présenter des professeurs compétents aux élèves, pour augmenter la compétence du système de l'éducation nationnale toute entière et ainsi mieux former et orienter les futurs citoyens.



(Il faudrait aussi envisager une filière de recyclage pour les enseignants souhaitant quitter l'éducation nationnale, car trop y reste pas confort plus que par envis... et ce sont les élèves qui payent!)

Attention je ne remet en rien en cause le travail important et honnorable des très compétents profs actuellement en poste, mais tous ne le sont pas, et les compétents seraient là où ils sont de toutes façon.


Publié dans éduca-tic

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C
Réponse de Christian Couturier, responsable secteur éducation du SNEP (syndicat nationnal des professeurs d'éducation physique et sportive). Cette reponse est le copier coller d'une reponse par mail publier avec l'accord de l'auteur.Il est très difficile de répondre en quelques lignes à ce vaste sujet. Que le système actuel ne soit pas génial et qu'il faille l'améliorer (je parle à la fois du concnours en lui-même et du mode d'affectation des enseignant) c'est certain. Mais le problème c'est que bien souvent la solution proposée peut-être pire que ce à quoi on veut s'attaquer. En l'occurence, on peut prendre le problème par tous les bouts, ce que tu proposes ne garantit rien de plus du point de vue que la qualitité du recrutement, de la satisfaction des personnels et des établissements. Il y a des pays où cela existe, et cela fait ni plus ni point des enseignants une profession libérale comme une autres, avce  un risque accru de renforcement des inégalaités : en gros les meilleurs établissements et les meilleurs enseignants se rencontreront fatalement au détriment des autres. En plus un système de ce genre a tendance à renforcer le "clientélisme" et le copinage local, sans parler éventuellement des refus pour raisons politiques, culturelles, religieuses.... Dans ce domaine, seul l'état pourrait (il ne le fait pas totalement aujourd'hui) garantir l'équité sur l'ensemble du territoire. Le problème n'est donc pas de trouver une mesure locale ou qui semble de bon sens, mais de réflechir à l'échelle d'un pays entier, non pas à la satisfaction de tel établissement ou de tel enseignant, mais à la réduction des inégalités scolaires. Pour cela il faut se garder aussi des conclusions hatives : c'est quoi être "compétent" comme tu le dis par rapport à quelqu'un de "fort à l'école". La réponse à cette question n'est pas concours ou pas concours, la réponse est dans la nature des épreuves, concours ou pas, qui renvoient ou non aux exigences d'un certaine professionnalisation. Donc on peut tout à fait construire des concours en phase avec l'idée de compétence que tu te fais. Il existe des concours parce qu'il existe une fonction publique qui définit pour ses agents un seuil d'exigence. On peut tout à fait changer cela sans supprimer le concours. L'avantage du concours, c'est qu'il garantit un emploi. Ce qui n'est pas le cas des pays où il n'existe pas : il n'y a pas de garantie, que tu sois excellent ou pas. Pour la formation des instituts professionnels : pourquoi pas (c'est ce que nous avionis avant en EPS). Ce n'est le chemin pris actuellement mais ça pourrait se concevoir. Mais encore une fois, il ne faut pas s'illusionner : on pourrait tout à fait bien faire (professionnalisation) dans l'université actuelle. Le problème c'est aujourd'hui la conception qu'ont nos décideurs et gouvernants de la formation et de l'enseignement qui fait obstacle aux avancées. Pour résumer je dirais qu'il faut se garder de penser que des mesures peuvent changer une politique. Toutes les solutions proposées, y compris les tiennes,  ont leurs avantages et leurs inconvénients. Il faut tout prendre en compte. Pour nous ce qui est déterminant c'est faire pression pour imposer une autre conception de la formation et de l'enseignement. Par rapport aux contacts avec les organisations d'autres pays, pour l'instant, aucun système n'a fait la preuve de sa supériorité sur les autres. La situtation des enseignants dans les pays anglo-saxons n'est pas forcément reluisante et chez nous il ya aussi des problèmes... alors ? Continuer de débattre... En tout cas merci de ta contribution.
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L
J'étais jusque l'année dernière formateur associé à l'iufm pour la formation transversale (professionnelle). Tes propositions vont dans le bon sens.
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